Border Line 2

 
 

La frontière

Ces éléments du paysage jalonnent la périphérie des villes françaises, et la périphérie de leurs petites villes périphériques. Ils ferment ou régulent l’accès aux espaces libres, privés ou municipaux. A chacun le sien, nous y sommes habitués et l’on n’y prête presque aucune attention. Nous les percevons comme des réponses à des problématiques locales. Ce sont des décisions de petites échelles, laissant supposer que tout cela n’est qu’une question technique. Toutes disparaissent dans le temps, se naturalisent, intègrent le paysage. Ces entraves disjointes dans l’espace, produites de volontés disparates et aux réponses hétérogènes, ne dessinent rien de collectif. Ce n’est pas une politique, ce n’est pas la limite des nations et de leurs territoires, mais, une nation n’a-t-elle qu’une frontière ? On dirait des check-points, ce chapelet de points disjoints, mis bout à bout, peut-il former une ligne ? Eclatée dans l’espace, se trace portant bien une frontière, invisible à ceux qui ne s’y cognent pas.  Cette frontière en est une, cachée, celle de la relégation d’une partie de notre société, itinérante par choix ou nécessité, à la périphérie de la citoyenneté.