rituel

 
 

La rivière

Comme un nomadisme qui s'ignore, nous nous rendons cycliquement en villégiature. Ce sont les vacances, littéralement les temps libres, non remplis. Nous y emmenons, si possible nos enfants, s'initier à la neige, à la montagne, à la mer avec son cortège d'apprivoisement doctes des éléments. Le rythme est celui, presque invariable, du calendrier scolaire. De fait saisonniers, et ce sans hasard, puisque d'ordre religieux, nos calendriers contiennent comme des reliques, ceux des solstices et des équinoxes, marquant les changements de saison. De façon pendulaire et en masse unanime, Nous rejoignons nos espaces de "nature" lorsque de concert avec la saison, leurs éléments semblent à leurs paroxysmes, quand tout se prête à ce que nous y ayons un corps à corps, que nous nous y enfuissions. Sous les formes contemporaines, qu'on nomme les loisirs, nous réalisons ici un rituel séculaire à la nature.

 
 
 
 
 

Le sentier

L'île de Porquerolle et son sentier côtier nous offre un bel exemple de ce que l'on pourrait nommer un paysagisme rituel. Ces sentiers parcourent l'île comme ceux qui courent la plupart de nos territoires, dès lors que l'on s'éloigne des zones urbanisées. Ils organisent depuis celles-ci, le ballet d'une confrontation à la "nature". Ces « morceaux choisis » sont ces parts de sentiers qui conduisent à des points belvédères, où s'ouvre le panorama (notons la dimension photographique du terme). Ce sont des culs de sac, on ne peut y aller que seul ou en nombre très réduit. A la queuleuleu, ils nous conduisent vers des paysages qu'ils construisent en en instruisant les points de vue. Ils sont choisis pour leur puissance, leur amplitude panoramique, l'implication physique nécessaire pour les atteindre, tous sont faits pour la génération, l'amplification d'une émotion paysagère, comme un rituel orchestrant l'avènement de notre environnement, c'est-à-dire le sacre de ce que l'on a domestiqué et que l'on nommera "Nature". 

 
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