Soixante années de dictature et de conflits ont détruit la réputation de bonne élève d’Asie du sud-est qu’avait la Birmanie avant la Seconde Guerre mondiale. Fuyant la guerre ou la pauvreté, de nombreux Birmans migrent vers la Thaïlande au début des années 80.
Aujourd’hui, environ 2,5 millions de migrants birmans vivent en Thaïlande, soit 5% de la population birmane.
La rivière Mo Ei, frontière naturelle entre les deux pays offre de nombreux points de passages quotidiens pour les marchandises comme pour les personnes. A quelques centaines de mètres à l’intérieur de la Thaïlande sont installées les premières usines. Véritable manne pour l’économie du royaume, les migrants constituent une main d’oeuvre corvéable à merci dont tirent profit les secteurs de l’industrie, du tourisme, ou encore du marché du sexe... La plupart de ces travailleurs clandestins, sont ignorants de leurs droits et sont exploités, discriminés, maltraités en toute impunité.
Mae Sot, surnommée « Little Burma », est la principale ville frontière sur la nouvelle autoroute entre Bangkok et Rangoon. Véritable plaque tournante du trafic d’êtres humains, elle abrite plusieurs dizaines de milliers de Birmans. Little Burma est aussi connue pour être un carrefour de la prostitution et des trafics liés au marché du sexe.
En 2006, la Thaïlande comptait environ 40 000 prostituées originaires de Birmanie. Les ONG estiment que leur nombre équivaudra à la moitié des travailleuses du sexe en Thaïlande d’ici 2016.
Aujourd’hui, les exilés birmans ne savent pas de quoi sera fait leur futur. La récente et relative ouverture politique en Birmanie leur laisse entrevoir des changements propices à leur retour au pays. Mais entre ceux qui n’ont plus rien en Birmanie et les jeunes générations qui n’ont connu que l’exil, l’espoir de renouveau est mince.