Depuis 2017, la province de Cabo Delgado, située dans le nord-est du Mozambique, est en proie à une insurrection djihadiste dirigée par le groupe Ansar Al-Sunna, localement connu sous le nom d'Al-Shabab (« les jeunes » en arabe), affilié à l'État islamique depuis 2019. Cette situation a engendré une grave crise humanitaire, avec plus d'un million de personnes déplacées, selon le HCR, rendant l'accès aux soins de santé et aux besoins essentiels extrêmement difficile.
En 2021, le site du mégaprojet gazier de la péninsule d'Afungi à Palma, partiellement exploité par Total Energies, a été attaqué. Selon le journaliste d'investigation Alex Perry, l'attaque a entraîné la mort ou la disparition de près de 1 200 personnes, faisant de cet incident l'un des plus meurtriers depuis les attentats du 11 septembre 2001.
Ces derniers mois, une résurgence des attaques a été observée, la situation se resserrant autour de Pemba, la capitale provinciale, où de nombreuses personnes déplacées ont trouvé refuge. L'armée mozambicaine n'a pas été en mesure de défendre cette région riche en ressources, malgré l'aide de l'armée rwandaise. Les conséquences de cette guerre sont dévastatrices.
Pour Linda, une habitante ayant fui les attaques à Cabo Delgado, « l'armée ne défend pas les villageois mais les ressources. »
Produit pour Le Monde Afrique avec la journaliste Margaux Solinas.