Savitha, Sangeena, Sathana, Geetha, Rossi, Seethal et Srija font partie de communautés transgenres de Pondichéry et du Tamil Nadu. On les appelle les « Thirunangais », ce qui signifie en tamoul les « filles de Dieu ». L'Inde reconnaît l'existence d'un troisième genre depuis 2014 et a dépénalisé l'homosexualité quatre ans plus tard. Cela laisse à penser que, petit à petit, des changements allaient s'établir à l'intérieur de la société indienne. Mais le quotidien des nombreuses Thirunangais témoigne d'une tout autre réalité. Rejetées par leurs propres familles, souvent battues, violées et exclues du marché du travail, elles survivent grâce à la mendicité, la prostitution et les liens de solidarité qui unissent leur communauté. À la fois craintes et vénérées, puisque la religion hindoue leur prête des pouvoirs de bénédiction, de guérison et de fertilité, elles occupent ainsi une posture paradoxale.