« Je ne suis pas un chiffre », c’est le cri presque silencieux que Rajae, jeune majeure sans-papiers sur le territoire français depuis 2004, n’a de cesse de pousser depuis que je l’ai rencontrée il y a cinq ans. Elle ne hurle jamais sa colère, elle la murmure plutôt, mais ne se résigne pas pour autant. Elle prend la parole dès qu’elle le peut, revendique le droit d’être là en expliquant très bien les mécanismes qui l’ont amenée à cette vie clandestine. Aujourd’hui sa voix ne tremble plus et sonne juste.