Les zones montagneuses, et parmi elles les Alpes, se réchauffent presque deux fois plus rapidement que la moyenne planétaire. Une hausse qui approche 2°C depuis 1900, dont les conséquences sur les paysages et les activités humaines sont de plus en plus visibles.
L’enneigement remonte en altitude, affectant l’économie des stations. Les montagnes s’effondrent sous l’effet du dégel du permafrost ou de précipitations intenses, impactant les pratiques sportives. La gestion de l’eau commence à poser question, pour les besoins touristiques, ceux de l’agriculture ou de la production d’électricité. Les espèces végétales évoluent et risquent à terme de poser de nouveaux défis pour le pastoralisme et la foresterie.
Prendre la pleine mesure des changements en cours est un défi. Les Alpes sont une mosaïque d’écosystèmes, de modèles économiques et de climats. Les phénomènes marquants y sont bien souvent ponctuels et de fréquence irrégulière. Ils ont pour théâtre un environnement montagnard en perpétuelle évolution, au sein duquel les habitants ont toujours su s’adapter.
Les apports de la communauté scientifique à notre compréhension du sujet sont inestimables. Des relevés locaux jusqu’aux scénarios d’émissions de gaz à effet de serre du GIEC, ils participent à inscrire le changement climatique comme problématique majeure du XXIe siècle. Bien souvent, leur travail débute carte à la main et sac sur le dos. Leurs résultats synthétisent les tendances et l’ampleur des phénomènes à l’œuvre, pour le bénéfice des décideurs et du grand public. Sous forme cartographique ou de séries temporelles, ils recontextualisent géographiquement et historiquement, renseignent sur les futurs probables.
Car le chemin vers l’avenir n’est pas tracé. Les choix individuels et les décisions collectives conditionnent l’évolution climatique, ses répercussions, et la capacité des territoires à maintenir un tissu socio-économique robuste. À diverses échelles, sous des formes multiples, des initiatives voient le jour. Elles traduisent la préoccupation d’une partie de la société, la volonté d’une existence plus sobre ou le sentiment d’être dos au mur. Elles explorent les réponses à des contraintes inédites et complexes. Elles sont unies, peut-être, par cette conscience que l’homme est, des métropoles aux sommets, dépendant de son environnement. Lié à ces paysages, dont le visage pourrait changer profondément en l’espace de ma génération.
Photographies de Etienne Maury / item
Datavisualisations de Laetitia Piccarreta / Studio d’Ailleurs
Scenarisation & Editing avec Agathe Kalfas / AK Whispers
Travail réalisé avec le soutien de Trajectories (financement IDEX Université Grenoble Alpes), Ouranos-AuRA & Mountain Wilderness France.
Une installation vidéo, “Maintenant je devrais vraiment partir”, a été réalisée par Alexe Liebert dans le cadre de ce projet.
Elle peut être visionnée sur son site.